Les femmes : grandes perdantes des législatives 2024 et de la montée de l’extrême-droite

Suite aux élections législatives, les débats ont été houleux pour déterminer le grand gagnant. Pourtant, une partie de la population en sort perdante : les femmes. Elles sont encore davantage sous-représentées à l’Assemblée, mais surtout le vote pour l’extrême-droite augmente (même parmi elles), mettant fortement en danger leurs droits. Comment expliquer la progression du vote féminin pour l’extrême-droite ?

Le 09 juin 2024, peu après la publication des résultats des élections européennes, Emmanuel Macron annonce la dissolution de l’Assemblée nationale. Le 1er tour des élections aura lieu le 30 juin, le 2 nd, le 07 juillet :  cette annonce suscite une vague de stupeur dans tout le pays. Les citoyens ont deux nouvelles à assimiler : l’extrême-droite est en tête du scrutin européen et ils iront revoter plus tôt que prévu.

C’est alors que, déjouant les sondages, les Français et Françaises placent le Nouveau Front Populaire (alliance de la gauche et des écologistes) en tête du scrutin avec 192 sièges (en ajoutant les candidats divers gauche), Ensemble en 2ème force avec 163 députés et le Rassemblement National en 3ème position avec 143 sièges. Ensemble parvient ainsi à se stabiliser et bien que le Rassemblement National soit déçu de son positionnement dans l’échiquier politique, il double quasiment son nombre de députés par rapport à la précédente législature (89 députés en 2022). L’échec n’en est pas vraiment un.

Et ce, d’autant plus que le NFP ne dispose pas d’une majorité suffisante. Cela étant dit, il est encourageant de voir que le projet politique qui est porté à gauche parle toujours aux citoyens et citoyennes.

Une partie de la population française sort cependant perdante de ces élections : les femmes. Leur nombre a baissé au sein des institutions, atteignant un niveau assez bas en 2024 après de nombreuses améliorations depuis le début des années 2000, et la percée de l’extrême-droite est un signal dangereux pour leurs droits.

  1. Les femmes moins nombreuses au sein des institutions politiques

Quel est le nombre de femmes dans les institutions politiques ? On compte désormais 208 femmes au sein de l’Assemblée, quand il y en avait 215 en 2022 et 224 en 2017. Le Sénat compte lui 126 sénatrices sur 348[1] (environ 36%). A titre de comparaison, en Andorre, 50% des sénateurs sont des femmes, 46,7% pour la Suède.

Au-delà de la régression observée, la parité n’a jamais été atteinte à l’Assemblée ni au Sénat depuis l’adoption de la loi du 6 juin 2000 tendant à favoriser l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives. Cette loi oblige les partis politiques qui ne présentent pas à minima 50% de candidates lors des élections à s’acquitter de pénalités mais il n’y a pas d’obligation en termes de nombre de femmes élues.

Dans les différents partis présents à l’Assemblée, on compte 41,7% de femmes élues chez le NFP, 39,3% pour Ensemble, 32,2% pour le RN, 30,3% pour Les Républicains[2]. Pour une élection organisée aussi rapidement, les sortants ont bien évidemment un privilège et il s’agit en majorité d’hommes.

Afin d’être élues, les femmes doivent d’abord être candidates. En 2024, 41% des candidats étaient des femmes. Le NFP en a présenté 48%, le RN 49%, Ensemble 45%, LR 33%. Comment expliquer que le nombre d’élues soit sensiblement inférieur ? Nous pourrions évoquer des différences de configurations entre les territoires dans lesquels elles sont investies et ceux où candidatent les hommes, ou encore, une part de hasard. Mais ce n’est pas tout.

Une enquête du Monde[3] a analysé les candidatures aux législatives 2024 au regard des résultats des élections européennes sur l’ensemble des circonscriptions. Les conclusions révèlent que les femmes ont tendance à être investies dans des circonscriptions non-gagnables (41% d’entre elles). A titre d’exemple, dans les territoires ou le RN a surperformé aux européennes de 2024, les 2/3 des candidats sont des hommes.

La désignation des postes à l’Assemblée est davantage paritaire. D’abord, la présidente de l’Assemblée est une femme, même s’il faut mentionner que c’est la seule depuis le début de la Vème République. Sur les 21 membres du bureau de l’Assemblée (vice-présidents, questeurs, secrétaires), 13 sont des femmes. Les chiffres se compliquent pour la désignation des présidents des commissions permanentes : on ne retrouve que 2 femmes sur 8, à la tête des commissions des affaires culturelles / éducation et du développement durable et de l’aménagement durable. Les commissions dans les domaines « régaliens » tels que les affaires économiques, la défense, les finances sont confiées à des hommes.

Au-delà de la représentation dans les institutions, aucune femme n’a été présente lors des débats télévisés sur les grandes chaînes durant les élections législatives. Marine Tondelier devait représenter le NFP lors du troisième débat, mais cela lui a été refusé, Jordan Bardella prétextant ne pas vouloir débattre avec elle, et les médias considérant qu’un débat avec Jean-Luc Mélenchon serait sans doute meilleur pour les audiences.

  1. La progression du vote des femmes pour le Rassemblement National

Depuis le début des années 2000, on observe une progression importante du vote des femmes en faveur du Rassemblement National.

Aux élections européennes de 2024, 30% des femmes ont voté pour Jordan Bardella contre 19% en 2019[4]. Aux dernières législatives, 32% des femmes ont voté pour le RN. A titre de comparaison, 11% des femmes ont voté pour Jean-Marie Le Pen aux élections présidentielles de 2002[5].  

Cette augmentation peut s’expliquer par plusieurs facteurs. Elle peut partiellement être corrélée aux sujets qui influencent le plus le vote des Français : pour 43% d’entre eux, il s’agit de l’immigration, pour 45% du pouvoir d’achat, devant la protection de l’environnement (27%) et le système de santé (26%). En 2019, l’immigration comptait pour 32%[6]. L’augmentation de l’influence de ce sujet sur les intentions de votes a certainement eu un impact positif pour le RN.

Par ailleurs, est-ce la fin de ce qu’on appelle le radical right gender gap en France ? Théorisé par Terri E. Givens, chercheuse afro-américaine, cette notion désigne le fait que les femmes rejettent massivement l’extrême-droite dans les élections, en raison de l’influence religieuse, d’une socialisation différenciée, ou encore des valeurs extrêmes et violentes prônées par ce courant politique[7]. Pourtant ce « gap » entre le vote des hommes et celui des femmes s’effondre en France, de manière importante depuis les années 2010 et ce, toutes élections confondues.

Il faut nuancer en indiquant que la réduction de ce gap ne trouve pas une équivalence similaire dans d’autres pays européens : en Allemagne, uniquement 12% des femmes ont voté pour l’AfD aux dernières élections européennes, en Espagne 5,3% des femmes ont voté pour Vox lors du même scrutin[8]. Ces données peuvent signifier que certains facteurs expliquant la montée de l’extrême-droite en France sont spécifiques à son paysage politique et social, notamment les effets de la dédiabolisation du RN, ainsi que la présence à sa tête d’une femme, ce qui peut tromper le message.

  1. Quelles sont les raisons expliquant la progression du vote des femmes pour l’extrême-droite ?

Lors des débats télévisés et des passages médiatiques de ces élections législatives, la question des droits des femmes a été peu abordée. Toutefois, une vidéo postée par Jordan Bardella le 17 juin a fait bondir bon nombre d’organisations féministes. Dans celle-ci, il promet de « garantir de manière indéfectible à chaque fille et à chaque femme de France ses droits et ses libertés » en cas de victoire du Rassemblement National. 

Force est de constater que malgré les alertes des féministes sur le danger de que représente l’extrême-droite pour les droits des femmes, ces paroles arrivent à convaincre. Comment l’expliquer ?

En 1983, Andrea Dworkin, autrice américaine spécialiste des questions relatives au féminisme, s’intéressait déjà à ce sujet dans son ouvrage intitulé : Les femmes de droite.

Selon elle, l’extrême-droite, par son idéologie et son programme, ne propose aux femmes qu’une protection de façade. En effet, cette protection repose sur l’idée que, si ces dernières se conforment à des rôles traditionnels, elles ne seront pas confrontées à la violence, ou du moins, pas à la violence extérieure à celle du foyer : « De la maison du père à la maison du mari et jusqu’à la tombe qui risque encore de ne pas être la sienne, une femme acquiesce à l’autorité masculine dans l’espoir d’une certaine protection contre la violence masculine[9] ». Selon elle, les femmes de droite pensent que le statut conjugal va les protéger de toutes les violences : physiques, sexuelles, économiques. Faut-il rappeler que le foyer est l’endroit qui les concentrent ? Dans 45% des cas, les viols sont commis dans l’enceinte du foyer ou par un conjoint ou un ex-conjoint selon le ministère de l’Intérieur[10].

L’extrême droite amène ainsi certaines femmes à préférer la sécurité à leur liberté.

Ce premier élément de lecture pourrait expliquer l’essor important des mouvements dits « antiféministes », ou conservateurs, notamment sur les réseaux sociaux. Des personnalités comme Thais d’Escufon, future chroniqueuse pour Hanouna et anciennement porte-parole de Génération identitaire avant sa dissolution, font la promotion d’idées d’extrême-droite en matière de droits des femmes, notamment issues du mouvement des « tradwife », qui prône le retour de la femme au foyer. Sans surprise, elles militent également contre le droit à l’avortement. Les propos de certaines sont très polémiques et instrumentalisent la science afin de propager des idées masculinistes. Dans ses vidéos youtube, Thais d’Escufon a notamment pu déclarer : « les femmes sont programmées biologiquement à désirer des hommes qui leur sont supérieurs[11] », ou encore : « le plus grand mensonge du féminisme a été de faire croire aux femmes qu’avoir une carrière était plus important que d’être chez elle à s’occuper des enfants ». Elle rejette ici toute forme d’indépendance de la femme vis-à-vis de l’homme. Elle cumule près de 40 millions de vues sur sa chaîne, 200 000 abonnés, près de 70 000 followers sur X : cette audience, tout comme les propos véhiculés, sont évidemment très inquiétants.

Une autre explication du vote pour l’extrême-droite réside dans la formation progressive de ce qu’on pourrait appeler un prolétariat de services. La tertiarisation du travail ainsi que l’augmentation de la part des femmes dans les emplois ouvriers ont entraîné une augmentation du vote féminin pour l’extrême-droite. Les femmes occupent aujourd’hui majoritairement des emplois soit dans les services, soit dans le secteur du care : ils sont généralement assez mal payés, précaires, à temps partiel. Ces profils sont donc également une cible pour l’extrême-droite. Lors des élections législatives de 2024, c’est pour le RN que les employés (44%) et les ouvriers (57%) ont le plus voté[12].   

Autre argument régulièrement évoqué : l’arrivée d’une femme à la tête d’un parti d’extrême-droite le rend plus respectueux des droits des femmes. Angelina La Marca, candidate RN aux législatives 2024 proclamait « notre tête de parti, Marine Le Pen est une femme. Notre place est bien primordiale au niveau du RN ». De nombreux contre-exemples à cet argument peuvent être évoqués : d’abord Giorgia Meloni. Avec son parti nationaliste Fratelli d’Italia, elle représente un énorme danger pour les droits des femmes : il n’y a pour cela qu’à regarder ce qui est fait dans ce pays à ce sujet depuis son accession au pouvoir. Ces dernières années, plusieurs femmes en Europe ont pris la tête de partis d’extrême-droite : hormis Meloni et Le Pen, on peut aussi mentionner Alice Weidel en Allemagne (Alternative für Deutschland).

Pour le Rassemblement National, l’arrivée de Marine Le Pen à sa tête a contribué à sa dédiabolisation et à lisser ainsi son image, ce qui peut également expliquer l’augmentation des votes féminins. L’émergence de la stratégie de dédiabolisation du RN est en effet plus ou moins corrélée à l’arrivée de Marine Le Pen à sa tête. Il est intéressant de constater que pour le parti d’Eric Zemmour, dont les idées d’extrême-droite sont davantage affirmés publiquement, le right gender gap est toujours présent : lors de la présidentielle de 2022, 6% des femmes (le double pour les hommes) ont voté pour Reconquête selon l’IFOP.

De plus, dans un pays où l’immigration est un sujet qui influence de plus en plus le choix du vote (43% selon un sondage IFOP), une lecture des violences faites aux femmes sous le prisme de l’immigration permet d’entretenir la peur et de gagner des voix. Jordan Bardella indiquait d’ailleurs à ce titre « Nous reprendrons le contrôle de notre politique migratoire en expulsant les délinquants criminels étrangers, en instaurant des peines planchers, en renforçant sévèrement les sanctions contre les violences faites aux femmes ». Il donne ici l’illusion de se préoccuper des violences commises contre les femmes : pourtant, il semble lui aussi ignorer que le foyer concentre l’essentiel des violences, et que 87% des auteurs de viols étaient de nationalité française en 2023[13]. Le Rassemblement National exacerbe les souffrances, et les relie toujours, en jouant sur les peurs individuelles, à une seule explication : l’immigration.

Dernier facteur explicatif de l’augmentation du vote féminin (comme masculin) pour l’extrême-droite : la banalisation de certains médias qui prônent ces idéaux. Leur audience ne fait d’ailleurs qu’augmenter : celle de CNEWS a notamment enregistré, entre juin 2023 et juin 2024, une augmentation de 1,1 point. Il s’agit de la chaîne qui enregistre la progression la plus importante ces dernières années[14]. Certains records sont également battus par certaines émissions phares, comme celle de Pascal Praud, connu pour ses propos extrêmement polémiques et ouvertement d’extrême-droite. CNews n’est qu’un bloc qui compose l’empire médiatique de Bolloré (avec Europe 1, le groupe Canal+, etc.), proche des idées d’extrême-droite. Les chaînes du groupe sont régulièrement épinglées par l’Arcom : au total, on peut dénombrer environ 46 mises en garde, en demeure et amendes depuis près de 10 ans. Le régulateur a d’ailleurs pris la décision à l’été 2024 de ne pas renouveler à C8 sa fréquence TNT[15].

 Ils font la promotion des idées d’extrême-droite, racistes, homophobes, antiféministes. Ils s’appuient sur l’instrumentalisation de certains évènements pour désigner l’immigration comme responsable de tous les maux, notamment de la violence faites aux femmes : ce fut par exemple le cas des évènements commis en 2015 lors de la Saint-Sylvestre à Cologne en Allemagne. Si l’extrême-droite s’intéressait réellement aux femmes, elle approfondirait son analyse sur les violences à leur encontre avec des données disponibles très facilement qui prouvent que l’immigration n’est pas le sujet.

  1. Le RN à l’épreuve de ses actes et de son programme

Rien ne sera plus parlant qu’une analyse approfondie des mesures proposées par le Rassemblement National en matière de droits des femmes, ainsi que de ses votes à ses sujets dans les institutions au sein desquelles il siège (notamment l’Assemblée nationale et le Parlement européen).

D’abord, sur l’égalité professionnelle et salariale. Les femmes ont plus de difficultés que les hommes à atteindre certains postes à haute responsabilité. En 2015 dans la haute fonction publique d’Etat, 61,7% des postes de catégorie A étaient occupés par des femmes ; ce chiffre tombe à 32% pour les postes de direction[16].

Enfin, les revenus salariaux moyens des femmes sont inférieurs de près de 24% à ceux des hommes dans le secteur privé[17]. Les femmes accumulent certaines discriminations et handicaps, les empêchant d’accéder à certains postes, à certaines filières (par exemple le numérique et la science) et d’avoir un niveau de rémunération similaire. Le Rassemblement National s’oppose à la stratégie conduite par l’Union européenne en faveur de l’égalité femmes-hommes[18]. En 2020, ils se sont également opposés à une résolution sur l’écart de salaire entre les hommes et les femmes[19]. En juillet 2023, cette fois-ci à l’Assemblée, le RN a voté contre la loi visant à renforcer l’accès des femmes aux responsabilités dans la fonction publique[20]. En 2021, les députés RN n’ont pas pris part au vote de la loi Rixain, visant à accélérer l’égalité économique et professionnelle[21]. Supprimer les inégalités professionnelles et salariales n’est donc pas la priorité de ce parti.

Sur la santé des femmes, le RN propose de reconnaître l’endométriose comme une affection de longue durée. Il faut souligner qu’ils arrivent après la bataille, puisqu’une proposition de résolution sur cette maladie a été portée par des députés de gauche en 2021[22]. L’endométriose pèse sur la santé et la fertilité des femmes, mais ce n’est pas la seule : il faudrait pouvoir élargir le spectre et s’intéresser à l’ensemble des maladies et des violences médicales qui touchent les femmes, améliorer la sensibilisation et l’accompagnement tout au long de la vie notamment pour la ménopause, etc. L’endométriose et sa prise en compte ne constituent pas une politique de santé pour les femmes[23]. Il s’agit simplement ici pour le RN de surfer sur un sujet médiatisé ces dernières années.

Pour l’interruption volontaire de grossesse, le sujet est plus complexe. En effet, pour poursuivre sa dédiabolisation, le RN ne s’est pas opposé à sa constitutionnalisation : Marine Le Pen a voté pour, aux côtés de 46 des 88 députés que compte le parti (11 contre, 20 abstentions, 11 absents).

Si, en apparence, le RN ne semble ainsi pas s’opposer à l’IVG, certains actes indirects peuvent toutefois permettre à l’extrême-droite de réduire son accès et de dévoiler par là-même ses réelles intentions. Au-delà de la constitutionnalisation, les femmes doivent en effet disposer des moyens d’accès à cet acte médical. Or, des barrières telles que la clause de conscience, qui existe en Italie, peuvent entraîner certains médecins à refuser de le pratiquer et donc à obstruer indirectement son accès. La réduction du délai légal est également un moyen d’obstruction : en février 2022, des élus RN ont déposé au parlement un amendement contre l’allongement, de douze à quatorze semaines, du délai pour pratiquer une IVG[24].

De même, les votes du RN au Parlement européen, moins médiatisés au niveau national, traduisent son opposition à ce droit. En 2024, les eurodéputés RN se sont abstenus à de voter l’inscription du droit à l’avortement dans la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne. Ils se sont également opposés en 2021 au projet de rendre l’accès à l’IVG gratuit, ainsi qu’à la condamnation de l’interdiction du droit à l’avortement en Pologne.

Concernant la lutte contre les violences (physiques, sexuelles, psychologiques) faites aux femmes, le RN propose d’inscrire les harceleurs de rue au fichier des délinquants sexuels. Qu’est-ce que cela implique concrètement ?

L’association Stop au harcèlement de rue considère que la répression ne peut être l’unique moyen de lutter contre ces actes. Cette proposition est encore un prétexte pour s’en prendre aux étrangers, considérés par l’extrême-droite comme des harceleurs. Rien ne le prouve, l’harceleur n’a pas de visage prédéfini. De plus, les syndicats de police dénoncent une mesure qui transformerait le fichier des délinquants sexuels (le Fijais) en « fourre-tout », regroupant les personnes qui ont commis des viols, des agressions sexuelles, des actes de pédocriminalité et des actes de harcèlement[25].

Aucune autre mesure phare n’est proposée en matière de lutte contre les violences faites aux femmes. Le RN propose toutefois de « régler la promesse de l’immigration pour mieux protéger les femmes dans l’espace public ». Le problème reste encore et toujours l’immigration, la solution, la sanction.

Au Parlement européen, le RN a également refusé que la France ratifie la convention d’Istanbul[26], texte contraignant en matière de lutte contre les violences faites aux femmes. Dans un communiqué de 2020, le parti indique au sujet de cette convention que : « Celle-ci, sous couvert de prévention contre les violences faites aux femmes, entend imposer des politiques immigrationnistes et reconnait la théorie du genre. Les États ayant fait le choix souverain de ne pas la ratifier, ou souhaitant en sortir, sont vilipendés, en particulier la Hongrie et la Pologne, boucs émissaires récurrents de la Commission européenne pour leur refus de se voir dicter leurs politiques nationales, en particulier en matière d’immigration[27]. ». Le RN indique ainsi refuser de lutter contre les violences faites aux femmes au prétexte que cela favoriserait une politique d’immigration et félicite des pays comme la Hongrie et la Pologne, qui bafouent depuis plusieurs années les droits des femmes. Tout un programme.

Sur la parentalité, le RN propose de soutenir les familles « françaises » avec des réductions d’impôts à partir du 2ème enfant et la possibilité de prétendre à un prêt à taux zéro pour les couples qui ont un 3ème enfant. Cette mesure interroge non seulement par son caractère nataliste, mais surtout parce que ce qui se cache derrière « couple » n’est pas explicitement évoqué. Il s’agit certainement de couples dits traditionnels, schéma donc les parents célibataires et les couples homosexuels seraient probablement exclus. Ces mesures n’ont rien d’étonnant, l’extrême-droite a toujours défendu des valeurs familiales traditionnalistes et pris avec attention le sujet de la natalité. Rien n’est indiqué dans le programme sur l’accès aux moyens de garde, ni sur les congés parentaux.

Enfin, en ce qui concerne l’éducation sexuelle des enfants, le RN souhaite la suppression des cours d’éducation sexuelle à l’école auxquels se substituerait une sensibilisation à la puberté et à la reproduction, tout en permettant aux parents de ne pas y inscrire leurs enfants. Selon le Haut Conseil à l’Egalité, une grande majorité des enfants scolarisés ne bénéficient déjà pas de ces enseignements. La sensibilisation par la puissance publique est importante « compte-tenu des enjeux posés en matière de citoyenneté, d’égalité femmes-hommes et de santé, il est de la responsabilité des pouvoirs publics de répondre à tou.te.s les jeunes par des informations objectives, sans jugement ni stéréotype »[28]. Selon l’OMS, le port de préservatifs par les jeunes lors de rapports a fortement baissé ces dernières années : la réduction de la sensibilisation sur ces sujets augmentera encore ce chiffre, et donc le développement de maladies sexuellement transmissibles. 

  1. L’extrême-droite au pouvoir en Europe : quelles politiques pour les droits des femmes ?

L’extrême-droite en France n’a jamais été essayée : cet argument est revenu à plusieurs reprises lors des élections législatives de 2024. Pourtant, cette affirmation est fausse. Surtout, l’expérience des pays voisins nous permet de tirer un bilan peu reluisant des politiques adoptées par l’extrême-droite en matière de droits des femmes.

Les sujets qui ont cristallisé les actions des partis d’extrême-droite au pouvoir en Europe sont, sans surprise, l’accès à l’IVG, la défense de la natalité et des valeurs familiales traditionnelles.

Comme l’a déclaré en 2023 Eugenie Rocalla, ministre de la famille et de la natalité en Italie[29], « oui, l’avortement fait malheureusement partie du droit des femmes ». En Italie la loi sur l’IVG (loi 194) n’a pas été attaquée. Toutefois, les entraves à ce droit sont nombreuses. Certaines régions restent sur un délai maximum de 7 semaines pour pratiquer une IVG médicamenteuse, alors que ce dernier a été étendu à 9 semaines dans la loi[30]. Les subventions à destination des hôpitaux publics pratiquant l’IVG ont été réduites, quand celles des hôpitaux privés catholiques ont fortement augmenté. Ce phénomène est particulièrement remarquable dans les régions italiennes dirigées par des partis fascistes tel que le Piémont qui a également doté des associations pro-vie d’un million d’euros de subventions. Toujours dans cette région, les associations pro-vie accueillent et « conseillent » les femmes souhaitant avoir recours à une IVG.

Un autre type d’entrave est l’objection de conscience, permettant aux médecins de refuser de pratiquer une IVG. Ils sont de plus en plus nombreux en Italie : on touche ici à l’accès des femmes à l’IVG, sans pour autant officiellement l’obstruer. Toujours dans l’idée de défendre « la vie », une proposition d’initiative populaire a été lancée pour insérer un amendement dans la loi 194 obligeant les femmes à écouter le cœur de l’embryon avant d’avorter. Une telle pratique a d’ailleurs été adoptée en 2022 en Hongrie. Ce pays a également signé en 2020 la déclaration du consensus de Genève, sur la promotion de la santé de la femme et le renforcement de la famille, qui s’attaque directement à l’accès et au droit à l’IVG.  Elle a été signée par près de 35 États, et est la plus grosse coalition mondiale pro-vie[31].

Autre exemple, la Pologne : en 2021, la Cour constitutionnelle polonaise a interdit pratiquement intégralement l’accès à l’avortement en rendant impossible les IVG même si le fœtus est atteint d’une malformation grave, irréversible ou encore, d’une maladie menaçant sa vie. Des témoignages indiquent également que les femmes polonaises souhaitant recourir à une IVG sont harcelées, soumises à des fouilles arbitraires.

Loin de favoriser la santé des femmes et de réduire le nombre d’IVG, de telles pratiques et obstructions mettent en danger les femmes qui vont pratiquer des avortements dans des conditions risquées, pouvant aboutir à la mort. Il s’agit d’un bond en arrière dans le temps et d’un recul important des droits des femmes.

Au sujet des droits des LGBTQIA+, l’extrême-droite défend une vision conservatrice et traditionnelle de la famille, ce n’est donc pas étonnant qu’elle s’attaque à ces minorités. En Italie, dans la région de la Vénétie, 33 actes de naissances ont été contestés, au titre que seulement les mères biologiques pouvaient être reconnues : une manière donc d’attaquer les couples lesbiens. Meloni se présente elle-même comme une défenseuse de la famille traditionnelle, en opposition au « lobby » LGBT[32].

En Hongrie, la répression est importante contre les minorités de genre. Des lois ont également été adoptés en 2021 pour interdire aux mineurs l’accès à des contenus LGBTQIA+[33].

Ce qu’il faut retenir de toutes ces attaques de l’extrême-droite c’est le changement de vision et de discours : ces partis ne se disent plus anti-avortement mais pro-vie. Ils ne sont plus en défaveur du mariage homosexuel, ils veulent défendre le modèle de la famille traditionnelle. Ce changement de rhétorique suffit à en convaincre quelques-uns, même s’il ne s’agit que d’un écran de fumée.

  1. Que nous dit l’histoire sur l’extrême-droite ?

S’il faut continuer à convaincre du fait que l’extrême-droite et ses idées n’ont pas évolué et situer la réflexion en France, il n’est pas non plus inutile de regarder du côté des politiques mises en œuvre sous certains régimes comme Vichy en matière de droits des femmes.

La famille et le maintien de la natalité ont toujours été des valeurs prônées par l’extrême-droite : c’était bien le cas sous Vichy avec cette fameuse devise « travail, famille, patrie ». La femme est assujettie à une seule fonction, celle de mère de famille, en charge de la procréation : la propagande va bon train. La journée des mères est instaurée le 25 mai 1941.

Leur accès à l’emploi va être réduit, notamment avec la loi du 11 octobre 1940 qui interdit aux services de l’Etat et aux collectivités locales d’embaucher des femmes. De nombreuses femmes sont licenciées, notamment dans les PPT[34]. Les conditions d’accès au divorce sont également considérablement réduites, l’avortement qualifié comme un « crime ».

C’est en ce sens un retour en arrière par rapport à la vision portée par le Front Populaire sur les droits des femmes (sans que toutefois cela puisse déboucher sur des réformes concrètes) : « il appartient au Front populaire de réaliser l’émancipation de la femme[35] ». En effet le FP, et Léon Blum en personne, portaient une vision émancipatrice des femmes, bien éloignée de l’idéal de la femme comme n’étant qu’une génitrice. Lors du procès politique de Léon Blum en 1942 (qui se tient dans le cadre du procès de Riom), ce dernier sera accusé, avec d’autres, d’avoir mené la France à la ruine et à la défaite, non seulement à cause de son programme, mais également de sa vision des droits des femmes. Dans Du mariage, il prône notamment leur libération sexuelle, l’ouverture des mœurs.

Pour conclure, il est indéniable qu’en France, les femmes votent de plus en plus pour l’extrême-droite. Diverses raisons peuvent expliquer la réduction du radical gender gap : d’abord, la stratégie de dédiabolisation du RN, mettant en avant une figure féminine forte, un discours plus lisse, soutenu par des médias écoutés par de nombreux Français et Françaises. Ensuite, une peur croissante de l’insécurité et de l’augmentation des violences, que les médias associent fréquemment et malheureusement à l’immigration.

Il n’y a qu’à observer les votes des élus RN dans diverses institutions, et les politiques mises en œuvre dans d’autres pays d’Europe pour se rendre compte que, malgré la dédiabolisation et les discours médiatiques, les idées et les actes n’ont pas changés : l’étranger est toujours le responsable de tous les maux, l’idéologie reste la même.

Mais la raison de l’augmentation du vote féminin pour l’extrême-droite n’est-elle qu’une question de genre ? Ce vote ne peut être décrypté uniquement sous ce prisme. La sociologie compte pour beaucoup, avec notamment l’émergence d’un prolétariat de service, majoritairement féminin et l’augmentation de la précarité au travail. Lors des élections législatives de 2024 :

  • 57% des ouvriers, 40% des chômeurs, 44% des employés ont voté pour le RN ;
  • 61% des personnes qui ne se disent pas du tout satisfaites de leur vie ont voté pour le RN ;
  • 54% des personnes qui se considèrent comme défavorisées ont voté pour le RN ;
  • 41% de ceux qui disent boucler juste leur budget, 46% de ceux qui indiquent vivre sur leurs économies ou grâce à un ou plusieurs crédits, ont voté pour le RN[36].

Le constat est clair : le vote RN capte les Français et les Françaises des milieux populaires et ayant des difficultés à joindre les deux bouts. Au-delà de la question du genre, il faut croiser cet élément de lecture avec celle de la situation sociale et professionnelle. La question sociale et économique doit être posée, pour espérer réduire le nombre de votantes pour l’extrême-droite et leur donner un réel et concret espoir à gauche.

Références

[1] Observatoire des Inégalités (2023) : la parité ne progresse plus au Sénat et à l’Assemblée nationale : https://inegalites.fr/paritefemmeshommespolitique

[2] France Info (2024) : résultats des élections législatives 2024 : https://www.francetvinfo.fr/elections/legislatives/infographies-resultats-des-elections-legislatives-2024-visualisez-la-part-de-femmes-qui-siegeront-dans-le-nouvel-hemicycle-en-legere-baisse-par-rapport-a-2022_6653433.html

[3] Le Monde (2024) : les femmes sont-elles investies dans les circonscriptions les moins favorables ? https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2024/06/26/legislatives-2024-les-femmes-sont-elles-investies-dans-les-circonscriptions-les-moins-favorables_6243813_4355770.html

[4] IPSOS (2024) : décryptage du scrutin des élections européennes : https://www.ipsos.com/fr-fr/europeennes-2024/sociologie-des-electorats-2024#:~:text=En%20termes%20de%20sexe%20et,%25%20%C3%A0%2026%25%20des%20voix

[5] Public Sénat (2024) : élections législatives 2024, le profil des électeurs en 7 points : https://www.publicsenat.fr/actualites/politique/elections-legislatives-2024-le-profil-des-electeurs-en-7-points#:~:text=Le%20vote%20n’a%20plus%20vraiment%20de%20genre&text=Seuls%20les%20%C3%A9lecteurs%20du%20RN,droite%20contre%2032%20%25%20de%20femmes

[6] IPSOS (2024) : comprendre le vote des Français: https://www.ipsos.com/fr-fr/europeennes-2024/comprendre-le-vote-des-francais-2024

[7] CNRS, Mathieu Stricot (2023) : droite radicale, les femmes s’y mettent aussi (et surtout en France) https://lejournal.cnrs.fr/articles/droite-radicale-les-femmes-sy-mettent-aussi-surtout-en-france

[8] TV5 Monde (2024) : le vote féminin pour l’extrême-droite : une spécificité française en Europe https://information.tv5monde.com/terriennes/le-vote-feminin-pour-lextreme-droite-une-specificite-francaise-en-europe-2728124

[9] Andrea Dworkin (1983), Les femmes de droite

[10] Insee, sécurité et société : https://www.insee.fr/fr/statistiques/5763591?sommaire=5763633

[11] Chaîne youtube de Thais d’Escufon, « hypergamie le secret bien gardé des femmes » https://www.youtube.com/watch?v=l6PcVTHQxQw&t=149s

[12] IPSOS (2024) : sociologie des électorats et profil des abstentionnistes élections législatives 2024 : https://www.ipsos.com/sites/default/files/ct/news/documents/2024-06/ipsos-talan-sociologie-electorats-legislatives-30-juin-rapport-complet.pdf

[13] Insee, sécurité et société : https://www.insee.fr/fr/statistiques/5763591?sommaire=5763633

[14] Pure Medias (2024) : record historique pour CNews plus forte que BFMTV pour le 2ème mois d’affilée, LCI chute, FranceInfo revit : https://www.ozap.com/actu/audiences-juin-2024-record-historique-pour-cnews-plus-forte-que-bfmtv-pour-le-deuxieme-mois-d-affilee-lci-chute-franceinfo-revit/644688#:~:text=Cinqui%C3%A8me%20cha%C3%AEne%20de%20France%2C%20elle,et%20r%C3%A9p%C3%A9t%C3%A9%20en%20mai%202024.

[15] Le Monde (2024) : C8 perd sa fréquence sur la TNT, retrouvez toutes les sanctions de l’Arcom contre C8 et Cnews : https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2024/07/25/c8-perd-sa-frequence-sur-la-tnt-retrouvez-toutes-les-sanctions-de-l-arcom-contre-c8-et-cnews_6223105_4355771.html

[16] Haut Conseil à l’Egalité entre les Femmes et les Hommes : repères statistiques https://www.haut-conseil-egalite.gouv.fr/parite/reperes-statistiques/

[17] Insee (2024) : écart de salaire entre femmes et hommes en 2022 https://www.insee.fr/fr/statistiques/7766515#:~:text=%C3%89cart%20de%20salaire%20entre%20femmes%20et%20hommes%20en%202022%20Dans,de%20travail%20et%20poste%20comparables&text=En%202022%2C%20le%20revenu%20salarial,hommes%20dans%20le%20secteur%20priv%C3%A9.

[18] Commission européenne : stratégie en faveur de l’égalité entre les hommes et les femmes https://commission.europa.eu/strategy-and-policy/policies/justice-and-fundamental-rights/gender-equality/gender-equality-strategy_fr

[19] Legislative observatory European Parliament : resolution sur l’écart entre hommes et femmes (2020) https://oeil.secure.europarl.europa.eu/oeil/popups/summary.do?id=1606927&t=e&l=fr

[20] Legifrance, loi n°2023-623 du 19 juillet 2023 visant à renforcer l’accès des femmes aux responsabilités dans la fonction publique https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000047862217

[21] Legifrance, loi n°2021-1774 du 24 décembre 2021 visant à accélérer l’égalité économique et professionnelle : https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000044559192/

[22] Assemblée nationale, proposition de résolution n°4766 : https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/textes/l15b4766_proposition-resolution

[23] Voir les propos de Suzy Rotman sur le sujet

[24] Assemblée nationale, proposition de loi constitutionnelle n°293 : https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/16/textes/l16b0293_proposition-loi#:~:text=Enfin%2C%20en%202022%2C%20le%20Parlement,%C3%A0%2014%20semaines%20de%20grossesse.

[25] 20Minutes, présidentielle 2022 : pourquoi l’inscription des harceleurs de rue au fichier des délinquants sexuels ne convainc pas https://www.20minutes.fr/politique/3250107-20220310-presidentielle-2022-pourquoi-inscription-harceleurs-rue-fichier-delinquants-sexuels-convainc

[26] Parlement européen : la convention d’Istanbul, un outil pour lutter contre les violences à l’encontre des femmes et des filles https://www.europarl.europa.eu/RegData/etudes/ATAG/2020/659334/EPRS_ATA(2020)659334_FR.pdf

[27] Rassemblement national (2020) : droits des femmes et des LGBT, quels sont les vrais objectifs de la commission européenne ? https://rassemblementnational.fr/communiques/droits-des-femmes-et-des-lgbt-quels-sont-les-vrais-objectifs-de-la-commission-europeenne

[28] Haut Conseil à l’Egalité (2016) : rapport relatif à l’éducation à la sexualité : https://www.haut-conseil-egalite.gouv.fr/IMG/pdf/hce_rapport_sur_l_education_a_la_sexualite_synthese_et_fiches_pratiques.pdf

[29] L’existence d’un tel ministère pose question et en dit long sur l’importance porté par l’extrême-droite à la famille et à la natalité.

[30] Politis (2024) : Italie, dans les régiosn Giorgia Meloni et ses alliés mettent en danger l’IVG https://www.politis.fr/articles/2024/03/italie-dans-les-regions-giorgia-meloni-et-ses-allies-mettent-en-danger-livg/

[31] European centre for law & justice : la déclaration de consensus de Genève, une coalition internationale pro-vie sans précédent https://eclj.org/abortion/un/the-geneva-consensus-declaration-an-unprecedented-international-pro-life-coalition?lng=fr

[32] Union syndicale Solidaires (2024) : l’extrême droite est et sera toujours l’ennemie des femmes et des minorités de genre https://solidaires.org/sinformer-et-agir/brochures/argumentaires/lextreme-droite-est-et-sera-toujours-lennemie-des-femmes-et-des-minorites-de-genre/

[33] Ibid

[34] France Info (2016) : à Vichy, la femme était exclusivement une mère https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/histoires-d-info/histoires-d-info-a-vichy-la-femme-etait-exclusivement-une-mere_1836569.html

[35] Juin 1936, déclaration du communiste Jacques Duclos

[36] L’ensemble de ces données proviennent du sondage IFOS mentionné plus tôt

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