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Pionnières : une exposition pour découvrir les femmes artistes méconnues des années 20

Jusqu’au 10 juillet 2022, le musée du Luxembourg met en lumière des femmes artistes du début du XXe siècle, restées injustement dans l’ombre en raison de leur genre.

Jusqu’au 10 juillet 2022, le musée du Luxembourg met en lumière des femmes artistes du début du XXe siècle, restées injustement dans l’ombre en raison de leur genre.

Débutant par la production artistique ayant court pendant la Première Guerre Mondiale, l’exposition surligne le rôle des femmes pendant le conflit, leur implication dans les usines en remplacement des hommes, mais aussi l’écho de l’événement jusque dans le monde de l’art. Ici aussi les femmes remplacent souvent les hommes, et l’art est influencé par l’esthétique de la machine de Fernand Léger, fondateur de l’Académie moderne. On peut par exemple citer les oeuvres de Franciska Clausen, telle que Composition Mécanique, qui s’inspirent directement de cette esthétique.

Au-delà de la simple mise en valeur des productions faites par des femmes, l’exposition pose la question des conditions matérielles qui les rendent possibles. Et au fil des œuvres, des réflexions émergent sur la combinaison du travail « productif » (ici artistique) et « domestique » lié à l’éducation des enfants et aux tâches du foyer.

Emerge également des réflexions sur la sexualité et le genre. Les artistes femmes, au travers de la peinture, de la littérature ou encore de la production audiovisuelle remettent en cause les codes établis et dérangent le spectateur jusque dans son identité. Il en va ainsi de Marlow Moss ou d’Anton Prinner qui, au gré de leurs œuvres comme Composition Yellow, Black and White (1949) ou encore les sculptures Women with braided hair, jouent des ambivalences qui traversent les figures masculines et féminines. Au-même titre que certaines œuvres de l’exposition, directement inspirées des Deux amis (tableau de Tamara Lempicka et expression caractérisant à l’époque les relations sexuelles entre deux femmes) rompent le cadre des relations hétérosexuelles et donne toutes leurs places aux amours lesbien et homosexuel.

La représentation du corps féminin dans le monde de l’art connaît également des bouleversements dans ces années d’entre-deux guerres, comme le montre avec puissance Nu cubiste, tableau de Mela Muter. Comme son nom l’indique, l’œuvre puise dans le répertoire cubiste pour mieux représenter le corps nu d’une femme qui, placée face aux spectateurs, écarte les jambes et laisse entrevoir ce qui auparavant devait rester caché.

Si l’exposition s’avère malheureusement un peu courte, elle est fortement recommandée par La Rédaction.  

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