
Pour une politique du sensible
Au fond, nos manières de réfléchir nous empêchent de concevoir la sensibilité du monde : les responsables politiques ne parlent pas de la détresse mais des drames ; ils ne parlent pas du soin mais de la santé ; ils ne parlent pas du bonheur, ni du ressentiment, mais du niveau de vie et du déclassement ; ils n’évoquent pas la beauté du monde, mais rappellent qu’il faut protéger le patrimoine ; ils ne s’attardent pas sur l’amitié mais débattent sur la solidarité.