Image : infographie du média Le Monde
Le cancer du sein est en effet le cancer le plus répandu chez les femmes. On estime que près d’une femme sur huit sera un jour ou l’autre concernée au cours de sa vie. Diagnostiqué vite, il est guérissable dans 9 cas sur 10. Généralisé, le dépistage permettrait de sauver des milliers de vies chaque année. Si le ruban rose fleurit aujourd’hui davantage qu’hier, beaucoup de travail reste encore à faire.
Notre mission est donc de garantir, à notre échelle, que toutes les femmes, quel que soit leur lieu de vie ou leur situation sociale, aient accès à un dépistage de qualité et à des soins adaptés. C’est ici que le rose devient rouge : celui de la colère face aux inégalités persistantes.
Car, malgré les efforts, moins de la moitié des femmes concernées participe au programme national. Derrière ce chiffre se cachent des contrastes sociaux : les femmes les plus vulnérables, vivant dans des zones rurales ou des quartiers populaires, sont les premières laissées pour compte. Pour nous, femmes et hommes de gauche, cette réalité est insupportable. La santé ne doit pas être un luxe, mais un droit universel à la portée de toutes et tous.
Si le ruban rose est un symbole important, il doit impérativement se traduire par un accroissement des dépistages. Souvent, par méconnaissance de l’enjeu mais aussi par crainte de voir tomber le couperet, des femmes ne se font pas dépister. C’est particulièrement le cas pour les femmes les plus précaires. La sensibilisation est donc primordiale, et ce chez deux publics particuliers.
D’une part les femmes de plus de cinquante ans. Elles ont beaucoup plus de risques de développer cette maladie : près de 50% des cancers du sein sont diagnostiqués entre 50 et 69 ans. Paradoxalement, par manque d’informations, le taux de participation au dépistage reste insuffisant chez cette tranche d’âge. Il est donc essentiel de renforcer la communication et la sensibilisation, en insistant sur l’importance de passer des mammographies régulières. Les spots de publicité du gouvernement sont à cet égard exemplaires, mais chaque collectivité territoriale doit les décliner localement.
D’autre part, les plus jeunes. Si elles ne sont pas les premières concernées, reste que les informer à un âge précoce a un double intérêt : mieux prévenir à long terme le cancer du sein, mais également permettre un relai vers l’entourage de ces jeunes femmes, notamment leur famille. Il est aisé d’atteindre les jeunes, via des campagnes de sensibilisation scolaire notamment. En somme, en touchant cette génération, on assure une meilleure prévention pour les années à venir.
Par-delà le dépistage, d’autres objectifs doivent être visés pour accompagner la lutte contre le cancer. Le soutien à la recherche est à ce titre essentiel, et l’on ne peut que craindre que la situation financière du pays incite le gouvernement à confirmer les coupes budgétaires à son endroit.
Octobre rose est bien plus qu’un simple slogan qui se limite à son incarnation, le ruban rose. C’est l’étendard d’une solidarité collective, un appel à protéger chaque vie face à la violence du cancer. En tant qu’élus, il est de notre devoir, que ce soit dans nos hémicycles nationaux ou territoriaux, ou auprès de nos électeurs, de promouvoir son dépistage.