
Jusqu’à ce que la censure vous sépare
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En toile de fond, une stratégie : celle du moindre mal. En guise de méthode : le coup de billard à trois bandes. C’est la recette du gâteau socialiste. Le résultat, lui, ne change jamais : des coups de barre à droite, à gauche, qui le ramène de plus en plus souvent dans les jupes du macronisme.
Cette obsession pour sa propre image et la conservation de son implantation territoriale semble faire oublier au PS une évidence. Car survivre dans le paysage institutionnel ne donne aucun gage d’influence par défaut. Or aujourd’hui, le diagnostic est limpide. Le PS souffre d’une forme aigue de « syndrome du bon élève ». Il persiste à croire que les médias et l’opinion publique récompenseront ses synthèses tièdes, souvent intenables, et ses tentatives de consensus artificiels. Convaincu de pouvoir façonner à sa guise les séquences politique, il n’hésite pas à sacrifier la cohérence pour sauver l’apparence, persuadé que les électeurs y verront une forme de raison. C’est au nom de cette logique qu’il justifie, une fois encore, son refus de censurer le nouveau gouvernement d’Emmanuel Macron
A force de se définir contre les agents du « chaos », il finit par se définir comme ceux du statut quo. Or l’équilibre actuel des choses est insupportable. Le PS devient, in fine, la béquille d’un chaos figé, amendable à la marge.
Et puis, non-censure pour quoi faire ? Raphaël Glucksmann et son parti, au moins, assument pleinement le fait d’incarner un nouveau macronisme. Ils ne se contorsionnent pas devant leurs homologues de gauche ou de centre. Ils ne rendront des comptes qu’à eux-mêmes.
Face à la question existentielle – « Que pense le PS ? » –, on croit toujours lever un lièvre, un argument qui révélerait une profondeur cachée. En réalité, on ne fait que tirer sur le fil d’une confusion permanente, qui ne relève pas tant d’une incapacité à trancher une ligne que d’un refus obstiné d’en tenir une.
Mais le culte de l’ambiguïté stratégique a un défaut majeur. Comme dans le domaine nucléaire, il ne tient que par le bluff. Si plus personne n’y croit, tout s’effondre.
En pratique, le PS nage à petite brasse et s’épanouie dans la guérilla tactique, là où ses homologues de gauche, même condamnées à échouer, préfèrent la percée stratégique à grands renforts de moyens.
Pendant ce temps, l’extrême droite multiplie les offensives : contre les journalistes et l’information avec la réforme de l’audiovisuel ; contre la culture avec l’arrêt du financement de certains festivals ou associations ; contre la justice fiscale et la solidarité avec le slogan « C’est Nicolas qui paie ». Et le PS, de quand date sa dernière offensive ? La pétition pour un référendum sur les superprofits ? La taxe Zucman lâchée en rase campagne lors des discussions avec Lecornu ? La non-censure pour retarder l’application de la réforme Borne ? Au mieux, des escarmouches sans lendemain ; au pire, des semi-renoncements à des ambitions plus grandes. La vérité, c’est que le PS n’a d’autre solution que de se fondre dans une posture défensive, une stratégie de la digue qui le menace d’un procès en conservatisme. Heureusement, la population résiste encore. Du moins jusqu’à la prochaine dissolution.
Or l’extrême droite vit dans des fictions qu’elle martèle jusqu’à en faire des réalités de fait. Un procédé déjà utilisé avec succès par le passé. Si, en bons munichois, tétanisés par son insolence et ses victoires en série, le PS persiste dans le choix de l’impuissance, alors les mêmes causes produiront les mêmes effets.
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